Donner une voix à ceux qui n’en ont pas

Donner une voix à ceux qui n’en ont pas

General Brian Peddle, Leiter der Internationalen Heilsarmee
General Brian Peddle, Leiter der Internationalen Heilsarmee
© Salvation Army IHQ / Libre de droits

Message du Général Brian Peddle, Chef de l'Armée du Salut internationale, sur notre vocation en tant que communauté sacerdotale.

Alors que nous arrivons au chapitre 19 de l’Exode, nous savons que le peuple d’Israël a été libéré. Israël est libéré de l’oppression de l’esclavage et de l’asservissement à la tyrannie du pharaon. Guidés par Moïse, les Hébreux ont traversé la mer Rouge et sont arrivés dans le désert près du mont Sinaï. Alors que le peuple d’Israël campait en face de cette montagne, Moïse y est monté à la rencontre de Dieu. Le Seigneur a appelé Moïse et lui a dit : « Voici ce que tu diras [...] aux Israélites : ‘Vous avez vu la façon dont je vous ai amenés vers moi. Toute la terre m’appartient. Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte.’ » (Exode 19:4-6). Dieu donne sa vocation, son appel, au peuple d’Israël. La libération de l’oppression du pharaon n’est pas une fin en soi. Au contraire, c’est le début de la vocation d’Israël, qui doit être une nation sainte, un peuple qui incarne le caractère de Dieu. Il doit être un peuple unique parmi les nations du monde. Et une partie de cette vocation est d’être un royaume de prêtres. Le peuple d’Israël aura ses prêtres, menés par Aaron et ses fils, mais Israël en tant que nation est appelé à être un royaume de prêtres pour les nations du monde parce que toute la terre appartient à Dieu (verset 5). Le peuple d’Israël est appelé à représenter les nations du monde devant ce Dieu saint. Il est appelé à prier pour les nations, à intercéder pour les nations. Enfin, Israël est appelé à travailler pour la paix des nations parce que Dieu est un Dieu d’un amour et d’une bonté inébranlables.

Pendant cette semaine, des cultes seront célébrés pour commémorer le jour de l’armistice dans de nombreuses régions du monde. En 1918, à la 11e heure du 11e jour du 11e mois, un traité de paix a été signé, mettant un terme à la Première Guerre mondiale. Cette guerre, qui ne devait durer que peu de temps, s’est terminée avec des victimes par millions. Et la paix qui aurait dû durer pour toujours a contribué à planter les graines pour un autre conflit mondial qui aurait lieu vingt ans plus tard. Notre monde a beaucoup changé depuis ce premier jour de l’armistice en 1918. Les conflits internationaux n’ont plus simplement lieu entre des nations. Notre monde souffre aux mains des mouvements extrémistes, souvent motivés par la haine de « l’autre ». Les mouvements extrémistes s’implantent même au sein des nations, provoquant leurs propres conflits civils. La tenue de cultes de commémoration du jour de l’armistice est importante. La présence de l’Armée du Salut à ces cultes, comme en 1918, est elle aussi importante. En participant à ces cultes, l’Armée du Salut montre en quelque sorte ce que cela signifie d’être un « royaume de prêtres ». Dans ces moments-là, nous prions publiquement pour la paix de notre époque. Nous amenons les nations du monde devant le Dieu de ce monde. En tant que communauté sacerdotale, nous prions et travaillons pour la paix.

En Israël, le prêtre était une sorte de médiateur entre Israël et Dieu, un intermédiaire. Il y a des moments où, en tant que salutistes, nous sommes appelés à agir en tant que médiateurs pour d’autres personnes, où nous sommes appelés à donner une voix à ceux qui n’en ont pas. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des équipes de salutistes se sont rendues en Europe de l’Est pour aider les réfugiés à s’installer. Stanley Preece, un officier salutiste qui était accompagné de son épouse et de sa fille, faisait partie de l’une de ces équipes. En Allemagne de l’Est, ils ont rencontré une jeune fille juive qui essayait de rejoindre son oncle en Hollande. Malheureusement, il était impossible d’obtenir les documents qu’il fallait. Alors, Stanley Preece a mis l’uniforme salutiste de sa fille sur les épaules de cette jeune fille juive et lui a fait passer illégalement la frontière devant les gardes. La famille de Stanley Preece et d’autres équipes d’intervention encore ont agi comme des prêtres. Ils ont été des médiateurs entre ceux qui avaient été abandonnés et leurs familles. Ils ont parlé pour ceux qui ne le pouvaient pas. En agissant comme prêtres royaux, ils ont incarné la compassion d’un Dieu saint.

Pendant cette pandémie, les salutistes démontrent de manières diverses et variées ce que signifie être un royaume de prêtres, une nation sainte. Nous nous retrouvons à prononcer la prière de François d’Assise : « Seigneur, fais de nous des instruments de paix. » Pour cela, nous prions pour que la bénédiction de Dieu soit sur notre culte et sur les cultes de commémoration du jour de l’Armistice du monde entier. Amen !

Auteur
Général Brian Peddle, Chef de l'Armée du Salut internationale

Publié le
9.11.2020