Dieu, dans sa gentillesse, ne nous abandonne pas

L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux dont l’esprit est abattu (Psaume 34:18).

Quand on grandit, il ne faut pas longtemps pour comprendre que les choses se cassent. Je me souviens d’un après-midi où j’avais joué au baseball et étais satisfait de ma frappe jusqu’à ce que j’entende du verre se briser dans la maison de nos voisins. Les choses se cassent facilement. Rapidement, on se rend compte que les humains peuvent aussi se briser. Nous commençons à comprendre que la vie blesse parfois tellement les gens qu’ils sont aussi brisés. Dans de tels moments, le verset 18 du psaume 34 l’évoque pour nous : « L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux dont l’esprit est abattu. »

La pandémie actuelle a eu sa propre manière de briser les gens. Il y a ceux qui avaient créé un petit commerce juste avant la pandémie, et que le confinement a forcés à se séparer de leurs employés. Il y a ceux qui ont perdu des êtres chers pendant la pandémie sans pouvoir les accompagner dans leurs derniers instants. Il y a le personnel médical, qui a vu des personnes souffrir en sachant que le matériel adéquat manquait pour les aider. La COVID-19 a abattu l’esprit de nombreuses personnes.

Ces dernières années, nous avons plus pris conscience de personnes brisées dans l’industrie du divertissement. Beaucoup de jeunes femmes douées en particulier se sont aventurées dans ce monde avec de grands espoirs. Sur leur parcours, elles ont rencontré des hommes puissants, qui leur ont fait des remarques flatteuses et de belles promesses. Ce sont ces hommes qui ont le pouvoir de distribuer des rôles dans le cinéma, et ce pouvoir a mené à des abus sexuels. Bien trop de jeunes femmes ont été brisées parce qu’elles sont devenues la proie de ces hommes de pouvoir abusifs.

Nous avons aussi de plus en plus conscience que ce ne sont pas seulement des individus qui peuvent être brisés, mais que des cultures ou des races peuvent aussi l’être. Dans beaucoup de régions du monde, des peuples indigènes ont été brisés par des empires coloniaux. Ils ont été dépouillés de leur langage, leurs coutumes, cérémonies et manière de vivre. Leur identité indigène a été brisée, mise en pièces. Cependant, dans ces difficultés, le psalmiste s’écrie : « L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux dont l’esprit est abattu. »

Vous souvenez-vous de l’histoire de Naomi et Ruth dans l’Ancien Testament ? Naomi a dû quitter Bethléem avec son mari à cause d’une famine. Ils ont émigré dans le pays voisin de Moab, où ils ont trouvé du pain, et où les fils de Naomi ont trouvé des épouses. Mais une tragédie a lieu, et Naomi perd son mari et ses deux fils. N’ayant plus de raison de rester à Moab, Naomi décide de rentrer à Bethléem. Elle rentre brisée, anéantie et amère. C’est à contrecœur qu’elle autorise sa belle-fille, Ruth, à l’accompagner. Grâce à la fidélité de cette Moabite, Naomi apprend qu’en fait, le Seigneur était « proche » d’elle. Dieu veillait sur elle. Dieu, dans sa gentillesse, ne l’avait pas abandonnée (Ruth 2:20).

Le ministère de l’Armée du Salut, Others – Trade for Hope, apporte de l’espoir aux femmes brisées au Bangladesh. Ce ministère important, travaillant avec des femmes vulnérables, victimes de la traite d’êtres humains, prostituées et divorcées, a trouvé des moyens de mettre en valeur la résilience de femmes brisées pour créer de la beauté. Elles créent avec talent de magnifiques objets exceptionnels qui sont ensuite vendus dans le monde entier. Le revenu de ces ventes permet à ces femmes d’envoyer leurs enfants à l’école, d’avoir accès à de la nourriture et aux soins, et de restaurer leur estime personnelle. Elles partent des fractures pour créer de la beauté, du désespoir pour façonner l’espoir. Le Seigneur est proche de ces femmes par ce ministère.

Alors qu’une nouvelle semaine commence, vous avez peut-être des amis qui sont brisés. Certains d’entre nous sommes nous-mêmes brisés et avons l’esprit abattu. Je prie pour que vous soyez conscients de la grâce de la présence de Dieu qui s’approche. J’aime chanter ce chant de Graham Kendrick :

Que la beauté remplace les blessures, que l’espoir succède à la tristesse,
Seigneur, voici notre prière dans ce monde qui souffre.
Du pain pour les enfants, de la justice, de la joie et de la paix,
Du matin au soir, que ton Royaume grandisse.

(Graham Kendrick, Recueil de chants de l’Armée du Salut, 998, traduction libre)

Auteur
Général Brian Peddle, Chef de l'Armée du Salut internationale

Publié le
27.7.2020