C’est la présence de Dieu qui compte

Moïse dit à l’Éternel : « Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais pas partir d’ici. Comment sera-t-il donc certain que j’ai trouvé grâce à tes yeux, ainsi que ton peuple ? » (Exode 33:15-16)

Je vais commencer avec une question pour les parents : êtes-vous déjà partis quelque part en famille et vous êtes-vous rendu compte que l’un de vos enfants n’était pas avec vous ? Ou pour ceux qui sont dans le monde des affaires : avez-vous déjà participé à une séance en pensant que vos collègues vous soutenaient sur un sujet particulier, alors que vous avez découvert pendant la réunion que ce n’était pas le cas ? C’est l’un de ces moments difficiles, dans lesquels l’on suppose que les autres sont avec nous et dans lesquels l’on découvre que ce n’est pas le cas. Il peut être dangereux de présumer de la présence ou du soutien de quelqu’un d’autre.

Alors que nous avançons dans le livre de l’Exode, nous apprenons ce que voyager avec un Dieu saint signifie pour ce peuple libéré. Ce n’est pas toujours confortable, ni pour le peuple ni pour Dieu. Les plaintes du peuple d’Israël dans le désert poussent Dieu à le mettre à l’épreuve en lui fournissant sa ration de manne quotidienne. Pour aider Israël à comprendre ce que signifie être un peuple saint, Dieu lui donne les dix commandements. Mais quand Moïse disparaît sur le Mont Sinaï plus longtemps que ce à quoi le peuple s’attendait, son absence génère de l’anxiété. Le peuple réclame des signes visibles de leadership. Alors, Aaron, le frère de Moïse, dit au peuple d’apporter ses bijoux. Quand Moïse redescend enfin de la montagne, Aaron dit à son frère qu’il a simplement jeté les bijoux dans un feu et qu’il en est ressorti un veau d’or ! Mais bien sûr !

Il est évident que Dieu lui-même commence aussi à perdre patience avec ce peuple obstiné. Alors, l’Éternel dit à Moïse : « Vas-y, pars d’ici avec le peuple que tu as fait sortir d’Égypte. Monte vers le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. [...] En revanche, je ne monterai pas au milieu de toi, car tu es un peuple réfractaire et je risquerais de te faire disparaître en chemin. » (Exode 33:1-3). Que doit faire Moïse ? Que doivent faire les leaders quand le peuple de Dieu choisit de se tourner vers l’idolâtrie plutôt que de se montrer fidèle et loyal envers Dieu ? Que signifie le leadership quand le projet de Dieu semble dérailler ? Moïse dirige son peuple et il dirige en intercédant pour son peuple.

Malgré les ruptures dans la relation entre Dieu et son peuple, Moïse va à la rencontre de Dieu à l’entrée de la tente de la rencontre. Là, « l’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. » (Exode 33:11). Grâce à la force de cette amitié, Moïse intercède pour l’avenir du peuple de Dieu. Il dit à l’Éternel : « Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais pas partir d’ici. Comment sera-t-il donc certain que j’ai trouvé grâce à tes yeux, ainsi que ton peuple ? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous et quand nous serons différents, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont à la surface de la terre ? » Moïse a plaidé sa cause. Maintenant, il attend. Et Dieu lui répond : « Je ferai aussi ce que tu me demandes là parce que tu as trouvé grâce à mes yeux et que je te connais par ton nom. » (Exode 33:15-17). Le leader du peuple de Dieu intercède, et l’Éternel, qui est un « Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche en bonté et en vérité », répond à son ami (Exode 34:6).

Pendant cette pandémie, nous sommes nombreux à chercher à accompagner nos amis dans des circonstances difficiles. Nous voulons leur assurer que nous sommes avec eux. Certains sont des enseignants qui travaillent sous une pression immense pour s’occuper des jeunes auxquels ils enseignent. Certains se dirigent peut-être vers un avenir incertain considérant leur propre santé. Nous sommes conscients qu’il est nécessaire de leur assurer notre présence. Nous voulons qu’ils sachent que nous sommes avec eux dans ces moments difficiles. Il n’est souvent pas nécessaire de dire quoi que ce soit, c’est notre présence qui compte.

Nous prions aussi pour la présence de Dieu avec l’Armée du Salut pendant cette période difficile. Alors que nous cheminons pendant ces mois difficiles, nous faisons confiance à la présence compatissante de Dieu. Alors que nous naviguons dans des eaux inconnues, nous nous appuyons sur la présence gracieuse de ce Dieu saint. Alors que nous nous engageons dans la mission de Dieu, nous nous raccrochons fermement à ce Dieu d’un amour et d’une loyauté inébranlables. Et nous le recherchons humblement. Yvonne Field a saisi le cœur de cette prière par son chant. Écoutez les paroles :

Lord, if Your presence does not go with us,
Please do not send us up from here.
How will anyone know we are Your people
Unless You go before us?
Lord, if Your favour does not rest on us
We dare not move beyond this place.
How will anyone know we go in Your name
Unless Your blessing is over us? So we stand within Your presence,
And humbly seek Your grace;
Father Almighty, Jehovah, Saviour,
We long to meet You face to face.
Let Your glory fall upon us,
Convict, inspire, provide;
Father Almighty, Jehovah, Saviour,
Your holy presence is our guide.

(Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais pas partir d’ici / Comment les autres sauront-ils que nous sommes Ton peuple si tu ne nous précèdes pas ? / Seigneur, si tu ne nous accordes pas tes faveurs, nous n’osons pas aller plus loin. / Comment quiconque saura-t-il que nous avançons en ton nom si ta bénédiction n’est pas sur nous ? Alors nous restons dans ta présence, / et recherchons humblement ta grâce. / Père tout-puissant, Jéhovah, Sauveur, nous nous réjouissons de te rencontrer face à face. / Que ta gloire tombe sur nous / Convaincs, inspire, pourvois / Père tout-puissant, Jéhovah, Sauveur, ta sainte présence nous guide.)

(Yvonne Field, Recueil de chants de l’Armée du Salut, 1031, traduction libre)

Auteur
Général Brian Peddle, Chef de l'Armée du Salut internationale

Publié le
16.11.2020