« Je suis heureux d'avoir l'occasion de servir. »
« Je suis heureux d'avoir l'occasion de servir. »
L'expérience d'un Jeune Soldat de l'Armée du Salut des Bahamas lors du passage de l'ouragan Dorian.
Alors que la plus grosse tempête qui ait jamais frappé les Bahamas se formait dans l'océan Atlantique, Akeem Cooper, 16 ans, est venu en aide aux autres. Jeune Soldat de l'Armée du Salut, il assisté le major Hendrik Sumter, officier de Poste (paroisse de l'Armée du Salut) à renforcer les locaux l'organisation à Freeport, Grand Bahama.
« J'étais dans la salle du Poste pour aider à barricader les fenêtres », explique-t-il. « Mais j'ai finalement dû partir pour rentrer chez moi et aider ma mère et mes frères à protéger notre maison. »
Alors que les conditions météorologiques se détérioraient, les pensées d'Akeem se tournèrent vers sa famille. « Mon quartier était calme et ma famille et moi devenions anxieux. C'est alors que j'ai envoyé un texto au major Hendrik pour lui demander s'il pouvait venir nous chercher et nous conduire au refuge voisin. Il était environ 11h15 », se souvient Akeem. « Le major a dit qu'il nous donnait une heure pour nous préparer. »
Après que le major Sumter eut déposé la famille Cooper au refuge, Akeem et ses frères Joshua (17 ans), Lamah (15 ans), Tamal (8 ans) et sa mère ont dû se faire enregistrer. Quiconque séjournait dans un refuge sur Grand Bahama devait apporter sa literie, sa nourriture, des collations et de l'eau, alors les Coopers ont pris tout ce qu'ils pouvaient pour passer le temps, s'attendant à une épreuve de courte durée.
« Vers 20 heures [le 1er septembre], nous avons commencé à sentir le vent qui se renforçait », observe Akeem. « On ne voyait pas dehors, mais il y avait toujours de l'électricité à l'intérieur, alors on se sentait bien. »
Au fur et à mesure que la nuit avançait, l'ouragan Dorian de catégorie 5, s'est dirigé vers l'intérieur des terres, à partir de l'est de Grand Bahama, mais très lentement. Le service de téléphonie mobile était encore disponible dans la majeure partie du centre et de l'ouest de l'île, de sorte qu'il y avait encore un moyen de communiquer avec sa famille et ses amis.
Vers minuit, l'ouragan a semblé stopper complètement son cheminement vers l'ouest et a plané sur une bonne partie de l'île. Le National Hurricane Center a signalé qu'à ce moment-là, l'œil de la tempête mesurait environ 37 km de largeur et couvrait plus de 72 km d'étendue. Pour mettre cela en contexte, le point le plus au nord de Grand Bahama n'est éloigné que de 27 km de celui le plus au sud. Avançant à une vitesse de seulement 1,6 km/h, et restant parfois immobile, l'ouragan Dorian a été l'un des ouragans les plus dangereux à survoler un point de terre pendant une longue période.
Alors que les tempêtes tropicales sont fréquentes dans les Caraïbes, Akeem dit : « Je n'ai jamais enduré un ouragan aussi violent et durant autant de temps ! Presque deux jours de vent et de pluie... du vent et de la pluie. Et d'être dans l'obscurité, sans électricité, sans eau courante, sans pouvoir utiliser de téléphone portable, et avec l'eau des égouts qui commençaient à inonder l'abri. »
Tous ceux qui s'étaient réfugiés dans l'abri, y compris Akeem et sa famille, ont dû déménager à l'étage supérieur. « Je savais qu'en tant que chrétien, je devais faire confiance à Dieu. Mais ne pas savoir ce qui va se passer est effrayant », confie Akeem.
Les conditions dans le refuge ont commencé à se détériorer et, mardi en fin d'après-midi, la mère d'Akeem a décidé qu'elle voulait rentrer chez elle. Même si les vents ne s'étaient pas encore complètement calmés et, à contrecœur, Akeem a escorté sa mère et ses deux frères plus jeunes sur le chemin du retour. Alors qu'ils passaient la porte de leur maison, un voisin leur a crié que l'eau avait atteint 1,5 mètre (cinq pieds) de hauteur. Elle atteignait encore environ 45 cm quand ils sont entrés dans leur maison. Le grand frère, Joshua, était resté au refuge pour veiller sur le peu qu'ils avaient pris avec eux. Alors après avoir laissé sa mère et ses frères à la maison, Akeem est revenu au refuge à pied.
« Les vents étaient encore forts et une branche d'arbre a été soufflée et m'a frappé dans le dos », raconte Akeem. « Je ne l'ai pas vue, parce qu'elle est arrivée de derrière. »
Mercredi après-midi, Joshua et Akeem sont rentrés chez eux. Ils ont survécu à l'un des ouragans les plus dévastateurs qui ait jamais traversé les Bahamas et en particulier l'île de Grand Bahama. Les îles Abaco, situées à proximité, ont été les plus durement touchées et la reconstruction prendra beaucoup de temps, peut-être plusieurs années. Comme Nassau, la capitale située sur l'île de New Providence, a été moins touchée que d'autres parties du pays, le gouvernement bahamien a offert le libre passage à toute personne désireuse de s'y installer. Mais Akeem et sa famille ont décidé que Freeport resterait leur demeure.
Alors que les eaux se sont retirées, des maisons et des entreprises ont été détruites à travers les îles. Mais alors que les Bahamiens souffrent, Akeem s'est de nouveau présenté au Poste de Freeport avec trois amis pour offrir leur aide. Il sait que les survivants viendront à l'Armée du Salut pour obtenir de l'aide.
« J'adore aider les autres », dit Akeem. « Je suis heureux d'avoir l'occasion de servir. »
Auteur
Major Hendrik Sumter, officier de Poste de Freeport, Grand Bahama
Publié le
16.9.2019