Un peuple saint

« Mais, comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi, soyez saints dans toute votre conduite... » (1 Pierre 1 : 15)

Je ne sais pas pour vous, mais l'une des choses qui désorientent dans la pandémie est l'expérience du temps. Même lorsque la commissaire Rosalie et moi voyageons à l'étranger, le rythme de la semaine a toujours quelque chose de particulier qui nous motive. Lorsque je retourne au siège international à Londres, le calendrier des réunions de la semaine crée un rythme qui aide à maintenir un certain ordre. C'est peut-être la perte des réunions et du culte du dimanche qui créent ce sentiment de désorientation. Les jours s'embrouillent les uns dans les autres. L'expérience du temps n'est tout simplement pas la même.

L'une des façons dont la foi chrétienne structure le temps est aussi ses grandes fêtes. Ce dimanche marque un jour important dans le calendrier de l'église : c'est le jour de la Pentecôte. En ce jour important, nous célébrons le déversement du Saint-Esprit sur les disciples réunis après l'Ascension du Christ (Actes 2 : 1-21). L'Esprit qui planait sur les eaux du chaos (Genèse 1:2), plane maintenant sur une petite foule rassemblée dans une maison de Jérusalem. L'Esprit qui a oint et renforcé Jésus au début de sa mission (Luc 4 : 18) oint et renforce maintenant ses disciples pour leur mission, qui les emmènera de Jérusalem, à travers la Samarie, et dans des villes au-delà de ce que l'on pouvait imaginer à l'époque : Saint-Pétersbourg, Sydney, São Paulo, Séoul. Le jour de la Pentecôte continue d'oindre et de donner du pouvoir aux disciples du Christ.

La première lettre de Pierre du Nouveau Testament reconnaît que les croyants chrétiens vivent dans des villes mondiales, mais qu'ils n'y ont pas pleinement leur place. Nous sommes traités comme des "étrangers et des exilés" (1 Pierre 2 : 11). Certains ont utilisé l'expression "étrangers résidents" pour décrire notre expérience. Nous y appartenons, mais nous n'y appartenons pas pleinement. Nous sommes à Mumbai et à Londres ; nous sommes aussi "en Christ" (1 Pierre 5 : 14). Nous vivons dans les différentes nations de notre monde ; nous sommes aussi une "nation sainte" (1 Pierre 2 : 9). Nous participons pleinement à la vie de nos villes et de nos nations, mais nous le faisons en tant que peuple distinct, un peuple saint. Nous sommes "sanctifiés par l'Esprit" (1 Pierre 1 : 2) afin de refléter le caractère du Dieu qui est saint. Cette lettre ancienne mais contemporaine nous instruit : Comme celui qui vous a appelés est saint, soyez saints dans toute votre conduite, car il est écrit : "Vous serez saints, car je suis saint" (1 Pierre 1 : 15-17). Nous sommes appelés à incarner le caractère de Dieu qui aime le monde. Nous sommes appelés à être saints, distincts, dans toute notre conduite.

Dans notre tradition salutiste, nous avons souvent dit que la sainteté signifie aimer Dieu et aimer notre prochain. En tant que chrétiens, nous avons appris à connaître Dieu principalement par le Christ, sa vie, sa mort et sa résurrection. Comme l'a dit le Premier Pierre, "Bien que nous ne l'ayons pas vu, nous l'aimons, et bien que nous ne le voyions pas maintenant, nous croyons en lui et nous nous réjouissons d'une joie indescriptible..." (1 Pierre 1 : 8). Même à notre époque de culte virtuel, nous en apprenons davantage sur l'amour de Dieu pour nous, et nous continuons à trouver des moyens d'exprimer notre amour pour Dieu. Au cours de ces semaines de pandémie, les salutistes ont exprimé leur amour pour leur prochain en réponse à leur amour pour Dieu. Par exemple, les salutistes de Saint-Pétersbourg, en Russie, ont découvert qu'il était possible de nourrir les affamés, de prendre soin des victimes de la traite, de coudre des masques pour les citoyens qui en ont besoin, de soutenir les travailleurs migrants, de fournir du matériel d'étude biblique aux jeunes et des œufs de Pâques en chocolat aux enfants. Grâce à ces efforts inlassables, nos amis salutistes en Russie ont gagné la confiance de l'administration municipale de Saint-Pétersbourg. C'est ce que signifie être un peuple saint à notre époque.

Alors que nous entrons dans la semaine à venir, que ce soit notre prière :

Esprit de vérité et d'amour,
Donner la vie, Sainte Colombe,
Accélère ton vol ;
Avance sur le front de mer,
Portant la lampe de la grâce,
Et dans l'endroit le plus sombre de la terre
Que la lumière soit ! (John Marriott, Song Book 327)

Auteur
Général Brian Peddle, Chef international de l'Armée du Salut

Publié le
2.6.2020