Que faire contre la traite d'humains ?

Que faire contre la traite d'humains ?

L’Armée du Salut s’engage pleinement à lutter contre l’esclavage moderne et la traite de personnes. (Sur les « tatouages », il est écrit : we are not for sale).
L’Armée du Salut s’engage pleinement à lutter contre l’esclavage moderne et la traite de personnes. (Sur les « tatouages », il est écrit : we are not for sale).
© MAD / Libre de droits

En 2007 a eu lieu la première journée européenne contre le trafic d’êtres humains. 16 ans plus tard, nous sommes toujours en train de lutter contre ce fléau, et de plus en plus de victimes sont recensées chaque année.

En 5 ans, une augmentation de 10 millions d’esclaves a été estimée par l’Organisation Internationale du travail (2022). 

Coralie Robert-Nicoud, Coordinatrice Justice Sociale, Armée du Salut Suisse

« Il y a deux semaines, j’étais à Budapest pour la célébration des 10 ans du réseau européen de l’Armée du Salut contre le trafic d’êtres humains. Lors de sa création en 2013, Christine Tursi, l’une des participantes avait dit : ‹Les trafiquants sont intelligents. Nous devons être plus intelligents› et nous pouvons décliner cette phrase : les trafiquants sont rapides, nous devons être plus rapides, les trafiquants sont organisés, nous devons être plus organisés, les trafiquants sont nombreux, nous devons être plus nombreux, etc.

Durant ces quelques jours à Budapest, chaque délégué a présenté des actions mises en place à leur échelle pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Par exemple, en Pologne, le responsable de la lutte contre le trafic humain a créé des petites affiches sur lesquelles il décrit comment les trafiquant agissent (par exemple : avez-vous reçu une offre de travail ou d’étude à l’étranger ? Un nouvel ami vous invite à lui rendre visite ?) Les conditions semblent peut-être extrêmement favorables, etc. Puis l’affiche les invite à vérifier minutieusement la véracité de l’offre et propose des numéros à joindre en cas d’urgence. Ces affiches ont été collées dans les toilettes des aéroports. Il s’agit en effet d’un endroit où les potentielles victimes bénéficient d’un peu d’intimité. C’est une action peu coûteuse, mais très intelligente. En Grande-Bretagne, il y a tout un département consacré à la lutte contre le trafic d’êtres humains, financé en partie par le gouvernement. Les pays disposent de différentes ressources (financières et humaines), mais tous, à leur échelle, mettent en place des actions pour lutter contre le trafic d’êtres humains.

Une Armée est nécessaire pour combattre l’esclavage ! Joignez-vous à nous ! Que pouvons-nous faire ? Voilà quelques idées :

Repérer les signes. Les esclaves modernes sont parfois difficiles à repérer. Certains signes sont physiques et/ou évidents (blessures, anxiété, malnutrition), mais d’autres sont beaucoup moins évidents (quelqu’un paie pour leur voyage, parle à leur place, les potentielles victimes peuvent ne pas être sûres de leur propre adresse ou n'ont pas leurs documents d’identité). L’Armée du Salut a créé un petit manuel utile pour reconnaître ces signes.

Se renseigner et dénoncer l’injustice. La traite des êtres humains peut prendre diverses formes. Par exemple, la traite des êtres humain est très fréquente dans la pornographie ou dans l’esthétique. Il est important d’en être conscient et de pouvoir en parler autour de soi pour rendre attentive notre sphère d’influence. 

Réfléchir avant d’acheter. Pour les vêtements, par exemple, il n’est pas possible qu’un t-shirt à 5.- rémunère correctement ceux qui l’ont fabriqué. Ces derniers vivent majoritairement dans de mauvaises conditions. Nous pouvons chercher à soutenir certaines marques qui développent des conditions de travail éthiques. La seconde-main est également un bon moyen de ne pas financer des marques dont les conditions de travail sont déplorables. Nous pouvons avoir la même réflexion à propos de notre smartphone ou de notre alimentation.

Prier pour la justice. En tant qu’église, nous croyons que la prière est une partie importante de la solution à la traite d’êtres humains. Les personnes qui profitent des revenus générés par la traite des êtres humains sont nombreuses. Il est nécessaire que les personnes qui se lèvent contre l’esclavage soient plus nombreuses encore ! »

Auteur
Coralie Robert-Nicoud, Soziale Gerechtigkeit, Heilsarmee Schweiz

Publié le
18.10.2023