Les jeunes sont invités à prendre position !

La commissaire Jane Paone, coordinatrice principale de la Commission internationale pour la justice sociale (Europe), a assisté au Forum mondial sur les réfugiés de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à Genève, également en tant que membre active de la coalition d'organisations confessionnelles « Faith Action for Children on the Move » (F4ACOM). Ce rapport met en lumière l'expérience de Maria, une jeune réfugiée afghane, qui travaille actuellement au Quartier Général territorial de l'Armée du Salut à Berne.

« N'attendez pas d'avoir 18 ans pour dire ce que vous pensez ou pour décider de votre avenir ! » C'est le message que la jeune Afghane Maria Khoshy a apporté au premier Forum mondial sur les réfugiés, organisé par le HCR à Genève, du 16 au 18 décembre 2019. Elle a encouragé d'autres jeunes à penser et à croire en eux, à aider à faire une différence dans le monde. 

Ce forum a rassemblé des réfugiés jeunes et plus âgés, des chefs d'État, des ministres, des représentants de la société civile, des ONG, des ambassadeurs, des représentants de communautés religieuses et du secteur privé. Il s'agissait d'un événement de « haut niveau » auquel ont participé 2 000 personnes, et dont le but était non seulement de se rencontrer et de discuter, mais aussi de prendre des engagements solides (promesses) qui devraient avoir un impact sur les réfugiés dans le monde entier. Avec chaque engagement écrit lié au Pacte Mondial sur les Réfugiés, les États, les organisations ou les groupes, prenaient la responsabilité de sa mise en œuvre dans les quatre années à venir. Il y a plus de 25 millions de réfugiés dans le monde et 52 % d'entre eux sont des enfants et des jeunes. La session de discussion à laquelle Maria a participé s'est concentrée sur « Notre engagement envers les 52% : comment pouvons-nous faire en sorte que le Pacte Mondial sur les Réfugiés fonctionne pour chaque enfant ? »

Maria a partagé son histoire avec un panel d'intervenants et de questions. Cet échange était ciblé sur la protection des réfugiés et sur la manière dont leur vie peut changer de manière positive lorsqu'ils trouvent un endroit sûr : les réfugiés deviennent acteurs de leur propre destin. Après une première impression effrayante à son arrivée à Bâle, en Suisse, dans un centre d'accueil pour réfugiés, Maria, son frère aîné et ses deux sœurs ont été accueillis dans l'un des centres pour réfugiés de l'Armée du Salut à Berne. Elle a gagné en confiance et en dignité en tant que personne. On lui a témoigné du respect, on lui a donné accès à l'éducation, aux soins et à des possibilités d'emploi. La jeune fille de 13 ans (ainsi que son frère et ses sœurs) avait fait un long voyage risqué depuis le Pakistan, en passant par la Turquie et la Grèce. Aujourd'hui, à 21 ans, Maria s'exprime avec confiance en anglais et explique comment l'accueil d'une organisation confessionnelle a eu un impact sur sa jeune vie.

Le Haut Commissaire du HCR, Filippo Grandi, le Chef du Département fédéral des affaires étrangères, M. Ignazio Cassis, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ainsi que les chefs d'État du Pakistan, de la Turquie, du Costa Rica et de la Suisse se sont adressés aux personnes réunies dans la grande salle d'assemblée et les salles annexes. Ils ont exprimé le besoin urgent de travailler ensemble (Objectif de développement durable #17). « Aujourd'hui, plus de 70 millions de personnes sont déplacées de force, soit le double d'il y a 20 ans - 2,3 millions de plus qu'il y a un an », a expliqué le Secrétaire général de l'ONU. La générosité des communautés d'accueil a été reconnue, en particulier celles qui se trouvent dans des situations de développement et de revenus moyens. Cette situation pèse sur des ressources déjà maigres. Les enfants ne vont pas à l'école pendant longtemps et cela a une influence négative sur eux et sur la société d'aujourd'hui et de demain.

Une séance de dialogue interactif de haut niveau sur l'éducation (Objectif de développement durable #4) a eu lieu le dernier jour du Forum. Elle a rassemblé des représentants des jeunes réfugiés, des gouvernements donateurs, des acteurs communautaires, des agences des Nations Unies, de la société civile, des ONG et des acteurs du développement. Tous se sont accordés sur l'urgence d'assurer l'accès à l'éducation des enfants, y compris dans les camps de réfugiés, afin qu'il n'y ait pas de « génération perdue ».   

La coalition Faith Action for Children on the Move a pu montrer une partie du travail de l'Armée du Salut avec les enfants et les familles de réfugiés, au Market Place Booth. L'offre comprend la protection des enfants et des adultes vulnérables. Les actions d'autres groupes confessionnels ont également été présentées. Les objectifs sont d'apporter un soutien spirituel aux enfants et à ceux qui s'occupent d'eux afin de promouvoir la guérison et la résilience, de créer un continuum de protection pour les enfants en déplacement et de construire des sociétés pacifiques, en s'opposant à la xénophobie, au racisme et à la discrimination.

En mettant l'accent sur les enfants, en rencontrant ceux qui viennent d'entrer dans un environnement culturel différent, l'Armée du Salut veut continuer à être active dans « l'accueil de l'étranger » - jeunes et plus âgés répondant aux besoins humains au nom de Jésus Christ, sans discrimination. Ce faisant, nous pouvons promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives pour un développement durable, fournir un accès à la justice pour tous et construire des institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux (Objectif de développement durable #16). Écoutez le message de Maria : les jeunes sont invités à prendre position !

Consultez la prise de position internationale de l'Armée du Salut à propos des réfugiés et des demandeurs d'asile.

Auteur
Commissaire Jane Paone, Présidente territoriale Société & Famille

Publié le
23.12.2019