La grâce de Dieu qui guérit nos blessures

" ...par ses blessures vous avez été guéris" (1 Pierre 2:24).

L'une des caractéristiques intéressantes de la pandémie de coronavirus est son expérience du langage. Nous nous sommes familiarisés avec des expressions telles que "aplatir la courbe" et "distanciation sociale". Certains ont adopté la langue de la bataille pour parler des "travailleurs de première ligne" et de la "guerre contre le virus". Une caractéristique qui me frappe est la façon dont les images sont utilisées pour communiquer, comme par exemple appeler COVID-19 un réveil ! Le langage que nous utilisons est important. La langue est importante.

Le langage est certainement important pour l'auteur de la Première lettre de Pierre. Remarquez la façon dont cette lettre enflamme notre imagination avec ses images : nouvelle naissance, espoir vivant, exilés et étrangers, pierres vivantes, berger et gardien de nos âmes, nation sainte, et plus encore. L'une des images qui invite à une réflexion soutenue nous vient lorsque Pierre aborde la question de la souffrance au sein de cette jeune communauté de foi. Reliant leur souffrance à celle du Christ, cette Lettre dit : "Lui-même a porté nos péchés" dans son corps sur la croix ... "par ses blessures, vous avez été guéris" (1 Pierre 2, 24). La guérison du salut nous vient par le Sauveur blessé. Par ses blessures, nous sommes guéris.

Malheureusement, il existe de nombreux types de "blessures" pendant cette période de COVID-19. Les travailleurs de première ligne souffrent de blessures s'ils sont eux-mêmes infectés par le virus. Les premiers intervenants peuvent subir un traumatisme car ils s'occupent constamment de ceux qui sont touchés par la tragédie. Il y a des blessures, à la fois physiques et psychologiques, que les femmes subissent de la part de leurs partenaires violents pendant le confinement. Il y a la blessure, si ce n'est les blessures, ressentie lorsque les enfants sont incapables de dire au revoir à leur parent mourant. Les personnes appartenant à des minorités raciales sont blessées par les railleries qui les accusent d'être responsables du virus lui-même. Les blessures caractérisent une trop grande partie de notre monde à l'heure actuelle.

C'est en gardant ces blessures à l'esprit que nous entendons les paroles de Pierre : Par les blessures du Christ, nous avons été guéris. Bien que cela ne fasse pas partie de notre tradition salutiste, ce dimanche est célébré comme le dimanche de la Trinité dans une grande partie de l'Église. Regardez les premiers versets de cette Lettre où Pierre fait référence à Dieu le Père, au Seigneur Jésus-Christ et à l'Esprit (1:1-2). La signification de cette référence est que, à travers les blessures du Christ, nous connaissons le Dieu trinitaire qui a été blessé. Les blessures de notre temps sont embrassées par la Trinité. La guérison qui vient de ce Dieu blessé est notre salut ! Et l'Esprit du Christ nous donne le pouvoir de nous engager dans cette mission de soigner les blessures de notre temps.

Les blessures peuvent être aussi bien sociales que personnelles. Ces derniers jours, la ville de Minneapolis aux États-Unis a été une ville blessée. La nouvelle mort d'un homme noir a suscité de vives réactions, non seulement dans la communauté noire, mais aussi dans l'ensemble de la nation. La mort de George Floyd a un lien avec l'Armée du Salut. George a servi au Harbor Light Shelter à Minneapolis il y a quelques années. Ses collègues le décrivent comme une personne qui a du cœur pour les gens. Les salutistes reconnaissent également que sa mort tragique ne fait que souligner des problèmes systémiques plus profonds qui troublent la ville et la nation. Puisse cette ville blessée connaître la guérison qui vient du Christ blessé.

Au cours de la semaine qui vient, puissions-nous être de plus en plus conscients des blessures de notre temps et de la guérison que nous pourrions contribuer à nourrir. Alors que vous vous engagez dans un tel ministère, peut-être même à partir de vos propres blessures, puissiez-vous connaître la grâce de Dieu qui guérit de manière profonde.

Notre appel à la guerre, à l'amour de l'âme captive
Mais pour se mettre en colère contre le ravisseur ;
Et avec l'épée qui guérit les blessés,
Nous nous battrons avec foi et courage.
Face aux épreuves de toutes parts
Nous savons que le résultat est sûr,
Et le Christ aura le prix pour lequel il est mort,
Un héritage des nations.

(Stuart Townend et Keith Getty, The Song Book of The Salvation Army, 819)

Auteur
Général Brian Peddle, Chef international de l'Armée du Salut

Publié le
8.6.2020