L'Éternel eut le cœur peiné

L'Éternel eut le cœur peiné

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Nous nous lançons souvent dans de nouvelles aventures avec de grands espoirs et de fortes attentes. Cependant, comme nous le savons trop bien, ces débuts peuvent prendre un chemin différent de celui que nous avions espéré.

Les étudiants commencent leur nouveau semestre avec l’espoir d’obtenir de bonnes notes. Les équipes sportives commencent leur nouvelle saison avec l’espoir d’atteindre la première place du championnat. Les parents commencent à élever leurs enfants avec l’espoir qu’ils emprunteront des chemins qui sont honorables et qui aideront notre monde. Les commencements sont emplis d’espoir. Cependant, comme nous le savons trop bien, ces débuts peuvent prendre un chemin différent de celui que nous avions espéré.

Nous nous demandons peut-être quelle sorte d’espérance Dieu avait pour sa création. Le premier chapitre de la Genèse raconte l’histoire de l’acte de création de Dieu. Dans le deuxième chapitre de ce livre, nous apprenons que Dieu a fixé des limites pour l’humanité créée à son image. Dieu a dit à l’homme et à la femme : « Tu pourras manger les fruits de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2:16-17). Les limites sont nécessaires pour que la liberté ait un sens. Dieu ne contrôle pas l’homme et la femme ; ils ont été créés à son image. En revanche, Dieu pose des limites comme une manière de créer une relation de confiance entre eux et lui.

Or, l’une des créatures de la bonne création de Dieu, le serpent, a l’intention de détourner l’homme et la femme de leur chemin de confiance et d’obéissance. Nous connaissons la stratégie du serpent : « Dieu a-t-il vraiment dit cela ? Tu ne mourras certainement pas si tu manges le fruit de cet arbre. » La désinformation est une menace constante pour la communauté humaine, tout particulièrement en ces temps de coronavirus. Le serpent dit que « Dieu sait que vos yeux s’ouvriront ». Le serpent dit en fait : « Dieu sait quelque chose que vous ne savez pas. Est-ce que vous pouvez vraiment lui faire confiance ? » L’homme et la femme mangent du fruit défendu. Les choses commencent alors à changer. L’homme et la femme se blâment l’un l’autre. Ils refusent d’assumer leur responsabilité personnelle pour ce qui s’est passé. Toutes les relations que Dieu a placées dans sa création commencent à s’effriter. Un fossé se creuse entre l’homme et la femme, la division s’immisce entre l’humanité et la création elle-même ; de la défiance s’installe entre l’humanité et Dieu, puis des conflits, et même de la violence, surgissent entre frères et sœurs. Les espérances de Dieu se heurtent aux réalités humaines.

Ces premiers chapitres de la Genèse nous donnent des enseignements sur Dieu. L’Éternel ne fait pas de suppositions, mais il pose des questions : « Où es-tu, Adam ? » Dans sa grâce, le Seigneur leur donne des vêtements neufs pour recouvrir leur honte. Le Seigneur est peu disposé à juger, mais il juge. Cependant, même dans le jugement, Dieu cherche un avenir pour ceux qu’il a créés à son image. Au cœur de l’histoire de l’humanité qui se brise, nous arrivons à un moment critique quand l’auteur de la Genèse écrit : « L’Éternel vit que les hommes commettaient beaucoup de mal sur la terre [...] et eut le cœur peiné » (Genèse 6:5-6). Écoutons à nouveau cela. Le Créateur, qui a initié ce monde dans l’espoir d’avoir une relation de confiance avec nous, était triste à cause de notre iniquité. Le cœur de Dieu a été brisé par des créatures faites à son image. 

Essayons de nous rapprocher de ces mots. Le chant composé par les généraux Gowans et Larsson nous aide :

Ours is not a distant God, remote, unfeeling,
Who is careless of our loneliness and pain,
Through the ministry of men He gives his healing,
In their dedicated hands brings hope again.

Notre Dieu n’est pas un Dieu distant, lointain ou insensible qui ne se préoccupe pas de notre solitude et de notre douleur. Par le ministère des hommes, Il nous guérit, et par leur biais, il nous apporte un nouvel espoir. 

(John Gowans, Recueil de chants de l’Armée du Salut, 10, traduction libre)

L’un des points cruciaux de la foi chrétienne est le fait que le Dieu que nous connaissons comme notre Créateur et Sauveur est touché par les actions de l’humanité. Dieu ne garde pas ses distances avec nous. Comme les parents qui souffrent de voir leurs enfants prendre un chemin différent dans leur vie, Dieu ressent cette souffrance. Comme des étudiants qui ont le cœur brisé à cause d’un rêve qui ne se réalise pas, Dieu comprend et ressent le rêve qui se brise. Le Dieu avec lequel nous faisons connaissance à travers l’histoire biblique est le Dieu capable d’avoir le cœur brisé. Mais malgré cette blessure, Dieu continue d’aimer sa création. Dieu continue de risquer d’aimer l’humanité. Voici ses paroles telles qu’elles sont rapportées dans le livre d’Ésaïe :
En effet, la situation est, pour moi, pareille à celle de Noé : j’avais juré que le déluge qui a frappé Noé ne frapperait plus la terre ; de même, je jure de ne plus m’irriter contre toi et de ne plus te menacer.

Même si les montagnes s’éloignaient, même si les collines étaient ébranlées, mon amour ne s’éloignera pas de toi [...], dit celui qui a compassion de toi, l’Éternel. (Ésaïe 54:9-10)

Le Dieu présenté dans ces premiers chapitres de la Genèse est un Dieu vulnérable. La vulnérabilité de Dieu atteint son apogée dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Puissions-nous découvrir la grâce de Dieu dans la vulnérabilité de son amour. Amen.

Auteur
Général Brian Peddle, Chef de l'Armée du Salut internationale

Publié le
1.9.2020