Covid-19 : nouvel hébergement pour les sans-abris infectés

Sur place et en musique, cinq membres  de la protection civile suivent les instructions du major Bjørn Marti, officier du Poste de Bienne. L'ambiance est au nettoyage et au rangement. « C'est un accueil d'urgence, mais on essaie tout de même de rendre le lieu le plus agréable possible », affirme Bjørn Marti, qui est co-responsable de cette nouvelle offre avec Karin Wüthrich. Gentiment, la grande pièce du bas se transforme en séjour et la galerie en un dortoir de fortune.

La sécurité avant tout
La préoccupation première du major Marti est la sécurité. Comme se sont des personnes malades du Covid-19 qui seront hébergées dans la maison des scouts d'Orpond, des soins de bases et la surveillance des symptômes constitueront la tâche principale des deux personnes qui assureront une présence constante sur les lieux. « Si les symptômes devaient s'aggraver, le malade serait bien sûr directement transporté à l'hôpital. Pour moi, la sécurité des collaborateurs est aussi primordiale. Ainsi, les entrées dans le bâtiment sont distinctes pour les malades et les soignants, les distances à respecter sont marquées et les contacts réduits au plus strict minimum. » Les hommes et les femmes sans-abris qui devraient être accueillis à la maison des scouts Gottstatt seront aussi hébergés séparément. Il y a trois places pour les femmes dans l'ancien bâtiment et une douzaine de lits pour les hommes dans le nouveau.

Des collaborations très appréciées
Si l'Armée du Salut est responsable de la gestion du lieu, le major Bjørn Marti relève les excellentes collaborations dont il bénéficie. Tout d'abord avec la protection civile de la ville de Bienne qui assure les transports de matériel, nourriture, et des sans-abris infectés lorsqu'il le faudra. Certains membres de la protection civile effectueront également des veilles. Ensuite, les repas seront préparés par la Cuisine populaire de Bienne, midis et soirs. Enfin, le home pour personnes âgées de l'Armée du Salut Lorrainehof, à Berne, fera les lessives et a mis disposition des produits de nettoyage et du matériel de protection.

Alors que l'aménagement des lieux avance rapidement, à l'extérieur, des voisins expriment leur inquiétude. Bjørn joue alors son rôle de médiateur en les rassurant. Il y a d'ailleurs des chances pour que les lieux ne soient même pas utilisés. « Toute notre préparation n'aura alors servi à rien, mais cela voudrait dire qu'aucun sans-abri n'aura été contaminé. Ce serait donc une bonne nouvelle », conclut Bjørn Marti.

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Auteur
Sébastien Goetschmann

Publié le
11.4.2020