Apporter de l’espoir dans les cités

Apporter de l’espoir dans les cités

© Sébastien Goetschmann / Droits limités

Samedi 3 mars, la chorale des Enfants du Boss a donné un concert gospel au Poste de Neuchâtel.

Les Enfants du Boss, c’est une chorale formée d’enfants issus des quartiers sensibles de Strasbourg et de Mulhouse. Sous la direction du major Didier Chastagnier, officier du Poste de Mulhouse, ce sont 18 enfants qui ont offert un concert gospel, rap et Rnb teinté d’un message positif. L’objectif du groupe est de partager par le chant, des valeurs d’espérance et de paix dans les quartiers. « C’est dans le cadre d’Action Quartiers que j’ai commencé à prendre des chants à la guitare avec les enfants, explique le major Chastagnier. Puis on m’a demandé d’enregistrer ces chants pour avoir du matériel pour les écoles du dimanche. C’est comme cela que les Enfants du Boss ce sont créés. » Pour l’anecdote, le nom du groupe vient d’une question d’un enfant qui voulait savoir pour qui Didier Chastagnier travaillait. En lui répondant qu’il était pasteur à l’Armée du Salut, le jeune a rétorqué : « Ah tu travailles pour le Boss des boss ! »

 

Montrer à chacun qu’il a de la valeur
Dans les quartiers, les jeunes ont souvent peu de perspectives, peu d’estime de soi, eux qui subissent violences et mépris, eux qui s’entendent rabâcher qu’ils ne sont bons à rien. La mission de l’Armée du Salut est de rappeler à ces enfants qu’ils ont une valeur inestimable pour Dieu. « Ces enfants se trouvent souvent en situation d’échec, ajoute Didier Chastagnier. Produire un CD avec eux, après un grand investissement en studio d’enregistrement, monter sur scène et donner un concert, c’est une réelle valorisation. Ils prouvent à leur entourage et ils se prouvent à eux-mêmes, qu’ils peuvent accomplir quelque chose de concret. »

 

Un uniforme peu conventionnel
Là où il organise des animations, le Major est connu sous les noms de Mr Clown, pasteur ou Didier. C’est que, casquette à l’envers, t-shirt et tenue décontractée, ou portant même un nez rouge, difficile de savoir que cet homme fait partie de l’Armée du Salut. « Il est évidemment peu envisageable de faire des animations, jouer du foot, … en uniforme dans les quartiers. Alors on porte le Red Shield ou le logo d’Action Quartier, mais il faut bien entendu une tenue adaptée. C’est aussi une question d’intégration. Pour pouvoir vivre au milieu de ces banlieues, il faut en connaître les codes et s’y adapter. C’est aussi une façon de vivre l’Évangile. »

 

Briller durablement
Animations pour près de 100 enfants, chorale de 30 enfants, café pour rencontrer et partager avec les adolescents, déjeuner pour femmes, le travail de l’Armée du Salut cherche à s’établir durablement dans les quartiers. « Notre désir est de permettre au Saint-Esprit de changer les cœurs des habitants, afin qu’eux-mêmes changent leur quartier, ajoute Didier. J’aime imager cela ainsi : nous ne devons pas être des chrétiens flash, qui brillent fort une fois, mais qui laissent ensuite un vide, ni des chrétiens guirlande, beaux en apparence et que l’on sort uniquement pour les fêtes, mais des chrétiens bougies, qui éclairent, réchauffent et se consument lentement. Cela signifient que nous devons mourir à nous-mêmes, dans le sens de donner de notre temps en toute simplicité à ces personnes défavorisées. Cet amour gratuit touche les cœurs. »

Auteur
Sébastien Goetschmann

Publié le
5.3.2018