« La Suisse a davantage besoin de l’Armée du Salut »

« Si ce n’est pas la première fois que vous lisez une chronique Halleluja, vous savez peut-être déjà que j’aime les églises évangéliques. Même si elles accumulent parfois les erreurs... Aucune église n’est parfaite. Et quand bien même l’une d’elles serait parfaite, elle cesserait de l’être dès le moment où j’en ferais partie.

Car je ne suis pas parfait. Il m’arrive de blesser les gens, de faire des erreurs... Comme à vous probablement. Je veux aujourd’hui vous parler d’une église évangélique qui, sans être parfaite non plus, a beaucoup à apprendre, à mon avis, aux autres institutions et aux autres églises. Tout y est, et dans le bon ordre : au moment des repas, mes fils ont devant eux des assiettes bien garnies. Lorsqu’il fait froid dehors, nous n’avons qu’à allumer le chauffage et mettre des vêtements chauds. Il ne nous est jamais arrivé, dans ma famille, de manquer de quelque chose à nous mettre ou d’avoir trop peu à manger.

Je n’ai que trop rarement conscience de notre chance. Quel incroyable privilège de vivre en Suisse, dans un pays en paix et libre, où règnent l’ordre et le bien-être. Pourtant, la pauvreté existe aussi en Suisse. La pauvreté morale, telle que la solitude ou l’addiction.

Mais aussi la pauvreté matérielle. Oui, il y a en Suisse des personnes qui sont obligées de dormir dans la rue. Et non, ce n’est pas uniquement « de leur faute ». Non, ce ne sont pas des ratés. Cela pourrait arriver à chacun de nous : il suffirait d’une décision lourde de conséquences, ou du décès d’un proche qui nous ferait perdre les pédales.

Et nous voilà pris dans les sables mouvants. Par bonheur, il existe des organisations, comme l’Armée du Salut, qui n’oublient pas ces gens. Cette merveilleuse église évangélique écrit, sur son site web : « La mission de l’Armée du Salut consiste à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines. » Alléluïa ! Il n’y a pas de plus belle mission. Non seulement parler de Jésus, mais aussi se comporter comme Il l’aurait fait : servir avec amour les plus pauvres et les plus faibles.

Profiter de la faiblesse des gens ? Vous pensez peut-être : « Ah ! Ils profitent de la détresse des pauvres pour pouvoir plus facilement les convertir à Jésus ! » Si c’est la pensée qui vous a traversé l’esprit, laissez-moi vous parler un peu de notre foi. On ne peut pas imposer à quelqu’un de croire en Jésus-Christ. Si je n’ai qu’une foi de façade, je ne tiendrai pas longtemps. Si j’ai été forcé à croire, ma foi n’a rien de vivant. Vouloir « convertir quelqu’un » est un non-sens.

Les croisades ont tenté de le faire, et aujourd’hui encore, certaines personnes continuent malheureusement de forcer les autres. Mais ces gens-là n’ont rien compris à la volonté de Dieu. Ce que Dieu veut, c’est être ami avec nous, les êtres humains. Il n’a jamais voulu que nous menions une vie de disciple par crainte. Il n’a jamais voulu que nous dominions sur les autres « au nom de Dieu ». Si je parle de Jésus, c’est parce que je suis convaincu que Jésus est ce qui m’est arrivé de plus beau et de plus passionnant dans ma vie.

Et ce que j’admire, dans l’Armée du Salut, c’est qu’elle met en pratique ce qu’elle dit. Vendredi dernier, elle a inauguré, à Bâle, une statue en l’honneur des sans-abris. C’est le début d’une campagne d’action que vise à rendre visible ce que notre société cherche à refouler : les sans-abris vivent parmi nous. Je suis heureux de voir que l’Armée du Salut continue à se battre sans relâche pour les besoins des plus faibles dans notre société. C’est exactement ce dont notre pays a besoin. »

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Source : Nau.ch (15/10/2021), Auteur : Sam Urech

Publié le
15.10.2021