« De manière générale, le recyclage fonctionne bien »

« De manière générale, le recyclage fonctionne bien »

© L. Geissler / Libre de droits

Déposer les objets à recycler à la brocante de l’Armée du Salut, à Huttwil : une bonne idée pour se débarrasser facilement de vieilles affaires.

Rien n’est plus simple : on va sur place, on décharge, on trie et on repart. Déposer les objets à recycler à la brocante de l’Armée du Salut, à Huttwil : une bonne idée pour se débarrasser facilement et rapidement d’affaires usagées ou défectueuses et des déchets – c’est économique, voire souvent gratuit. 18 collaborateurs travaillent 6 jours sur 7 pour que les objets déposés, des pneus de voiture aux napperons brodés, trouvent leur place dans nos boutiques de seconde main ou soient mis au rebut en toute conformité. Thomas Grob, responsable d’exploitation du Leuchtturm, tient dans ses mains un bloc de polystyrène compressé d’environ 15 kilogrammes. Tous les ans, environ six tonnes de polystyrène sont réceptionnées à la brocante.

Récupérer les déchets mal triés dans les containers est un travail qui prend du temps. Mais la plupart des gens trient leurs déchets correctement. Thomas Grob, responsable d’exploitation du Leuchtturm, se trouve sur la voie de dépôt libre, devant le container de PET et en retire une bouteille d’huile alimentaire. « Celle-ci aurait dû aller avec les sacs en plastique. Ici, on ne met que les bouteilles de boisson en PET », explique-t-il tandis que son regard se porte déjà sur le container des verres juste à côté. Ici, il faut bien séparer le verre blanc du verre brun. Tout le reste va avec le verre vert.

Ça semble simple, mais ça ne l’est pas forcément. Il n’est souvent pas facile de distinguer la couleur au premier coup d’œil. Suivant la façon dont tombe la lumière, on peut penser qu’une bouteille est marron alors qu’elle est verte. « En cas de doute, ça va dans le container de verre vert », précise Thomas Grob. Du côté des papiers, il fait de nouveau « bonne pioche ». « Les sacs en papier sont couverts d’un revêtement spécial. Il faut les mettre dans le carton », explique-t-il en extrayant des sacs de ce genre d’une pile de journaux.

C’est un travail fatigant et chronophage de remettre à leur place les déchets mal triés. Mais Thomas Grob est satisfait : « De manière générale, le tri est bien fait. Il n’y a que très peu de gens qui iront, par exemple, jeter des composants électroniques ou des déchets ménagers avec le papier.» Pour gérer ces cas de figure, la zone est équipée de caméras de vidéo-surveillance. Quelqu’un qui ferait mal le tri, intentionnellement, pourrait bien avoir la surprise de recevoir une facture de la brocante. Les choses sont un peu différentes du côté du point de recyclage couvert.

Là, il est rare qu’on retrouve, dans les containers, des objets qui n’ont rien à y faire. Pour le rebut électronique, les tubes néon, le polystyrène ou les déchets ménagers spéciaux, les collaborateurs de la brocante assistent les clients pour qu’ils trient correctement. Les objets déposés sont collectés, puis préparés pour une élimination dans les règles. Le «Leuchtturm», dirigé par Thomas Grob, s’en porte garant. 25 personnes en situation de vie difficile travaillent ici et démantèlent, la plupart du temps, le rebut électronique pour en isoler les plus petits éléments.

Le bois est broyé dans le hall du Leuchtturm, le polystyrène, compressé en blocs et les vieux vélos sont retapés par des mains expertes pour commencer une seconde vie. Jusqu’à 100 voitures aux heures de pointe. Le recyclage a le vent en poupe. Ce sont surtout les volumes de la zone en dépôt libre qui ont augmenté dans la brocante d’Huttwil. Ce qui semble, de prime abord, être une bonne nouvelle, est vite devenu un problème pour les 18 collaborateurs de la brocante. « Aux heures de pointe, il nous est déjà arrivé de compter une centaine de voitures dans l’espace de dépôt, en une seule journée.

Elles font parfois la queue jusque dans la rue », raconte Thomas Grob. Pour mieux gérer l’affluence de plus en plus importante, la brocante envisage une restructuration de la voie de dépôt libre et du point de recyclage couvert. On ignore encore à quoi ressemblera le nouveau concept dont l’objectif principal est d’optimiser la gestion du trafic et d’empêcher les accidents. « De nombreuses idées ont déjà été lancées, mais rien n’est encore arrêté », assure Thomas Grob avec un peu de réserve. Si l’on considère les chiffres de 2019 en termes de biens collectés, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il règne aujourd’hui une telle bousculade sur la zone plutôt étroite de la brocante d’Huttwil.

En 2019, plus de 1’814 tonnes ont été récoltées auprès de la population d’Huttwil et des environs. Soit 200 tonnes de plus que l’année précédente. Les volumes les plus importants proviennent du rebut électronique (458 tonnes) et du carton (297 tonnes), suivis de près, dans les statistiques, par le bois (237 tonnes) et le papier usagé (165 tonnes). Le verre et le fer pèsent également dans la balance, avec respectivement 112 et 106 tonnes.

Parmi les segments à un ou deux chiffres, on retrouve des objets plus légers comme les sacs en plastique (19 tonnes), le polystyrène (6 tonnes) ou les canettes en aluminium (2,6 tonnes). La quantité de cartons collectée – 297 tonnes – est aussi une bonne nouvelle, d’autant que la mise au rebut du carton n’est plus gratuite. Une caisse a été aménagée, à cet effet, à proximité du point de recyclage pour inciter la clientèle à laisser une contribution financière libre. « Cet argent nous permet de couvrir les dépenses liées à l’élimination des cartons », annonce Thomas Grob, ravi.

Pourtant, bien que les volumes importants des biens éliminés représentent une sécurité financière pour la brocante d’Huttwil, les collaborateurs sont unanimes : les ménages devraient veiller à produire le moins possible de déchets. Voici ce que l’on peut déposer à la brocante d’Huttwil : voie de dépôt libre : bocaux avec couvercle (verre vert, blanc, brun), bouteilles de boissons en PET, canettes de boissons en aluminium, boîtes en fer blanc (y compris les barquettes de nourriture pour animaux, les tubes en aluminium, les porte-bougies à réchaud), le papier, le carton, les sacs en plastiques (des sacs payants sont disponibles dans la cour de dépôt). Point de recyclage couvert avec assistants : gratuit : électronique de loisir et de bureau, petits et gros électroménagers, réfrigérateurs, moteurs électriques, câbles, batteries et piles, téléphones mobiles, CD et DVD, rebuts métalliques et ferreux, vieux vélos, capsules Nespresso et vieux bouchons en liège, ampoules. Payant : chutes de bois, déchets inflammables, gravats et céramique (y compris vitres et verres à boire), pneus de voiture avec ou sans jantes, huiles moteur et alimentaires, déchets ménagers spéciaux (p. ex. pulvérisateurs avec un pictogramme de danger, peintures, etc.), extincteurs et bouteilles de gaz; polystyrène. Dans la boutique de seconde main : les pièces en bon état sont acceptées à titre gratuit, s’il s’agit d’articles demandés. Les petits objets peuvent être déposés directement au comptoir de la brocante, les gros objets, amenés en voiture jusque dans le point de recyclage couvert.

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Source : Unter-Emmentaler (24.07.2020)

Publié le
24.7.2020