Message

L’un de mes collègues appelle les gens qui se retrouve en détention « des diamants bruts ». C’est une comparaison provocante pour beaucoup. Mais… laissez-moi vous raconter une histoire.

Il s’agit d’un jeune homme élevé dans des circonstances féodales. Choyé, gâté, probablement aussi envié. Il se retrouve dans une situation qui le fait entrer dans une colère noire, il recourt à la violence et s’enfuit à l’étranger pour échapper à la justice.

Après avoir erré quelques temps, il est découvert par des personnes. Celles-ci l’accueillent, car l’hospitalité est une priorité dans leur culture. Le réfugié trouve la sérénité, participe à la vie de famille et travaille au sein de l’exploitation familiale. Sa famille d’accueil remarque rapidement qu’il n’a aucune expérience du travail manuel. Comment le pourrait-il ?

Il reste muet sur son passé et les raisons de sa fuite. Et ses hôtes ne l’accablent pas de questions. C’est ainsi que la confiance mutuelle grandit, tout comme une affection entre l’une des filles de la famille et le fugitif.

La famille voit en lui le diamant brut. Les deux se marient et forment un couple heureux. L’histoire se termine par une fin heureuse, comme on peut lire dans la Bible. C’est l’histoire de Séphora, fille de Jéthro et épouse de Moïse.

Changement de perspective : que serait-il advenu du criminel si « Jéthro » avait agi différemment ? De nos jours, qu’arrive-t-il aux jeunes hommes libérés après avoir purgé leur peine ? Trouvent-ils des personnes prêtent à leur faire confiance aveuglément ?

Nous avons délégué cette tâche de réinsertion à des établissements tels que le Service de probation. Ceci est bien et justifié, mais cela remplace-t-il l’engagement des personnes privées, des chrétiens ?

Et une dernière question : Moïse serait-il devenu la personne que Dieu a pu appeler s’il n’y avait pas eu Jéthro ?

Nous ne le savons pas, mais je trouve qu’il vaut la peine d’y réfléchir.

Auteur
Major Hedy Brenner

Publié le
4.6.2020